Trop tôt, pas mûrs…

Dans lequel nous apprenons qu’à vouloir le Royaume pour tous, tout de suite, nous sommes source d’injustice et de violence. Nul ne connaît le jour, ni l’heure.

Textes :           Actes 4, 32-37 ; 5, 1-11
                           Apocalypse 20,13

Autel du mensonge, Basilique St Pierre, Rome

Voilà, frères et sœurs, ce qui s’est passé. Vous le savez, la communauté que j’avais fondée à Jérusalem rendait un culte véritable au Seigneur. Tous, nous étions touchés par la grâce. Je n’ai pas supporté que la mesquinerie et le manque de foi viennent ébrécher cette sainte communion.

Il m’est revenu qu’un couple, Ananias et Saphira, avait vendu un bien et avait amené le montant de la vente au trésorier, comme le faisaient tant de frères et sœurs. Cependant, ils avaient gardé une partie pour eux. En apprenant cela, la colère s’est emparée de mon cœur. Je les ai convoqués séparément, sous un prétexte fallacieux.

A ma grande honte, je dois vous avouer que j’ai utilisé au service du mal le don de parole que le Seigneur m’avait confié pour faire le bien. J’ai exposé leur prostitution et leur hypocrisie aux yeux de toute la communauté. Aucun procureur romain ne sera jamais aussi éloquent et impitoyable que je ne le fus ce jour-là.

L’assemblée, sous l’effet de mes paroles, s’est transformée en un clin d’œil en foule enragée, la même foule que celle qui a crucifié notre Seigneur.  La communion d’Esprit s’est évaporée en un tournemain. Sous les coups, les insultes et les crachats, Ananias, puis Saphira, sont partis à jamais.

Dès cet instant, la joie a disparu, et tous se regardaient dans la crainte l’un de l’autre. Je le dis à ma grande honte, ce ne sont pas Ananias et Saphira qui ont brisé la communion, c’est moi.

Mes démons s’appellent : orgueil et impulsivité. J’agis toujours avant de prier et de réfléchir. Je veux le Royaume ici, tout de suite ! Quel bonheur, quelle joie, de voir que ma petite communauté, fécondée par l’Esprit, avait mis en œuvre les préceptes de Jésus ! J’avais oublié que ces moments de grâce sont toujours passagers, surtout quand ils sont collectifs, que les soucis du monde réclament leur dû une fois l’euphorie passée. Saphira et Ananias n’étaient bien évidemment pas possédés par le diable ; ils étaient humains, voilà tout. J’ai projeté sur eux ma frustration, ma colère de voir mon rêve brisé. J’ai voulu faire un exemple, et je les ai expulsés de la communauté en les diabolisant aux yeux de leurs frères et sœurs. C’est moi, Pierre, qui était sous la coupe de Satan, ce jour-là.

Mes frères, je vous supplie de me pardonner une fois encore. J’aimerais par-dessus tout que de ce faux pas vous fassiez témoignage, pour qu’il serve de leçon aux humains. Toi, Luc, si doué pour dénoncer la violence sans condamner son auteur, écris, mon frère. Ecris, et que les gens qui te liront restent aveugles et sourds jusqu’au jour du Jugement. Qu’ils s’émerveillent de ma justice, et qu’ils haïssent Ananias et Saphira pour leur avoir volé le Royaume. Un jour, nous serons mûrs pour la moisson, et ce jour-là ta prophétie, Jean, s’accomplira :

La mer rendit ses morts,
la mort et l’Hadès rendirent leurs morts,
et chacun fut jugé selon ses œuvres.

Crédit photo : Wikimedia, CC BY-SA 3.0

#BalanceTonTort

Il est plus que temps de traduire la Bible en écriture inclusive. Je donne l’exemple.

Texte :             Matthieu 23, 1-13 ; 24-36

Alors Jésus s’adressa aux foules et à ses disciples : « (Les scribes et les Pharisiens)·Hervé siège·nt dans la chaire de Moïse : faites donc et observez tout ce qu’il·s peu·ven·t vous dire, mais ne vous réglez pas sur leurs·ses actes, car ils di·sen·t et ne font·ait pas. 

Il·s lie·nt de pesants fardeaux et les met·tent sur les épaules des hommes, alors qu’eux·lui-même·s se refuse·nt à les remuer du doigt. Toutes leurs·ses actions, il·s les font·ait pour se faire remarquer des hommes. Il·s élargi·ssen·t leurs·ses phylactères et allonge·nt leurs·ses franges. Il·s aime·nt à occuper les premières places dans les dîners et les premiers sièges dans les synagogues·églises, à être salué·s sur les places publiques et à s’entendre appeler “Maître” par les hommes. 

Pour vous, ne vous faites pas appeler “Maître”, car vous n’avez qu’un seul Maître et vous êtes tous frères. 

N’appelez personne sur la terre votre “Père”, car vous n’en avez qu’un seul, le Père céleste.

Ne vous faites pas non plus appeler “Docteurs”, car vous n’avez qu’un seul Docteur, le Christ. 

Le plus grand parmi vous sera votre serviteur. 

Quiconque s’élèvera sera abaissé, et quiconque s’abaissera sera élevé. 

Malheureux êtes·es-vous·tu, (scribes et Pharisiens)·Hervé hypocrite·s, vous·toi qui ferme·z devant les hommes l’entrée du Royaume des cieux ! Vous·toi-même·s en effet n’y entre·z pas, et vous·tu ne laisse·z pas entrer ceux qui le voudraient ! [ 14-23] 

Guide·s aveugle·s, qui arrête·z au filtre le moucheron et avale·z le chameau ! Malheureux êtes·es-vous·tu, (scribes et Pharisiens)·Hervé hypocrite·s, vous·toi qui purifie·z l’extérieur de la coupe et du plat, alors que l’intérieur est rempli des produits de la rapine et de l’intempérance. Pharisien·Hervé aveugle ! purifie d’abord le dedans de la coupe, pour que le dehors aussi devienne pur. 

Malheureux êtes·es-vous·tu, (scribes et Pharisiens)·Hervé hypocrite·s, vous·toi qui ressemble·z à des·un sépulcre·s blanchi·s : au-dehors il·s ont·a belle apparence, mais au-dedans il·s sont·est plein·s d’ossements de morts et d’impuretés de toutes sortes. Ainsi de vous·toi : au-dehors vous·tu offrez·s aux hommes l’apparence de·u juste·s, alors qu’au-dedans vous·tu êtes·es rempli·s d’hypocrisie et d’iniquité. 

Malheureux, (scribes et Pharisiens)·Hervé hypocrite·s, vous·toi qui bâtis·sez les sépulcres des prophètes et décore·z les tombeaux des justes, et vous·tu di·te·s : “Si nous·j’ avions·ais vécu du temps de nos·mes pères, nous·je n’aurions·ais pas été leur·s complice·s pour verser le sang des prophètes.” Ainsi vous·tu témoigne·z contre vous·toi-même·s : vous·tu êtes·es le·s fils de ceux qui ont assassiné les prophètes ! Eh bien ! vous·toi, comble·z la mesure de vos·tes pères ! 

Serpent·s, engeance de vipères, comment pourriez·ais-vous·tu échapper au châtiment de la géhenne ? 

C’est pourquoi, voici que moi, j’envoie vers vous des prophètes, des sages et des scribes. Vous en tuerez et mettrez en croix, vous en flagellerez dans vos synagogues et vous les pourchasserez de ville en ville, 

pour que retombe sur vous tout le sang des justes répandu sur la terre, depuis le sang d’Abel le juste jusqu’au sang de Zacharie, fils de Barachie, que vous avez assassiné entre le sanctuaire et l’autel. 

En vérité, je vous le déclare, tout cela va retomber sur cette génération.

Désolé si c’est un peu pénible à lire. N’est-ce pas un prix acceptable à payer pour la vérité ? De toute évidence, celle-ci n’est déjà pas très déchiffrable en soi, si j’en juge par ma·notre difficulté à me·nous reconnaître dans les cibles des discours violents de Jésus. Le mal c’est l’Autre, voilà qui restera toujours plus confortable.

Les trois derniers versets ont l’air particulièrement vengeurs, mais en fait ils sont une bénédiction. Cette génération, la nôtre, est la première à dévoiler la réalité de notre violence. C’est certes une prise de conscience assez pénible à vivre, mais elle est salvatrice.

Nous sommes tous des figuiers stériles

Où il est question d’un pauvre figuier qui n’avait fait de tort à personne.

Textes :    Marc 11,12-14 ; 20-26
                    Luc 13, 6-9
                    Isaïe 53

Ce jour-là, j’étais anxieux, irascible. Jésus est venu s’asseoir à côté de moi et il m’a pris la main.

« Quelle est la raison de ton angoisse ? » m’a-t-il demandé.

« C’est ce que tu nous as dit tout à l’heure », répondis-je.

« Que vous ai-je dit ? »

« Que notre regard sur l’Autre était faussé, et que nous étions incapables de reconnaître que ce que nous lui reprochons, nous nous en rendons nous-mêmes coupables. »

« Pourquoi est-ce si dur à entendre ? »

« Parce que c’est vrai. La parabole que tu as utilisée, cette histoire de figuier stérile, m’a ouvert les yeux. Je me suis souvenu que pas plus tard qu’hier, j’avais jugé et rejeté un compagnon parce qu’il avait été grossier et agressif. Tes paroles m’ont fait comprendre qu’il était dans le même état d’esprit que moi en ce moment. J’aurais dû voir que ce n’était pas par malice qu’il était agressif et désagréable, mais parce qu’à ce moment-là il était incapable de donner du fruit. J’aurais dû l’arroser et lui donner de l’engrais, pour le relever, l’aider à sortir de sa nuit. Au lieu de cela, je l’ai maudit, je l’ai desséché. » Je baissai la tête.

« C’est souvent ce que nous nous faisons les uns aux autres… », dit Jésus doucement.

« Oui, et c’est parce que j’ai compris cela que je suis triste et désorienté ». Nous restâmes silencieux pendant quelques minutes, puis Jésus dit :

« Plus tard, tu témoigneras de ce que tu as appris aujourd’hui ».

« Oui, Seigneur, je témoignerai », répondis-je.

« Quand tu témoigneras, tu diras que c’est moi qui ai maudit le figuier. »

J’étais choqué, scandalisé ! je me suis levé et j’ai dû crier sous le coup de l’émotion :

« Mais pourquoi ? Ça n’a pas de sens ! C’est toi qui nous ouvres les yeux, c’est toi qui nous apprends à aimer ! Jamais je n’accepterai de salir ton nom ! »

Il dit : « Plus tard, tu comprendras. Saches qu’il est nécessaire que je sois compté parmi les méchants, afin que les écritures s’accomplissent. Je te demande de faire cela pour qu’en lisant ton témoignage, ils restent aveugles et sourds jusqu’aux temps de la moisson. Ainsi, le jour où ils cesseront d’adorer mon image pour enfin écouter ma Parole, celle-ci les atteindra, comme elle t’a atteint aujourd’hui. »

Crédit photo : Max Pixel, CC0

Si un arbre est malade…

Certains discours de Jésus rapportés dans les Évangiles ressemblent furieusement à des paraboles…

 « Supposez qu’un arbre soit bon, son fruit sera bon ; supposez-le malade, son fruit sera malade… » 

Gérard : J’étais à un colloque de deux jours avec le directeur des Ressources Humaines, mon chef. C’est un homme cynique, qui cache sa froideur et son manque d’empathie derrière des sourires hypocrites et une fausse bienveillance. Il a « beaucoup de ressources, peu d’humanité », comme on dit dans le milieu.

« … c’est au fruit qu’on reconnaît l’arbre. »

Le premier matin, il a pris la parole. Son discours, subtil, parlait des difficultés d’intégration de personnes issues de cultures étrangères. Il fallait entendre : les arabes, les musulmans. Il vendait son idéologie nauséabonde avec des phrases alambiquées comme « il faut reconnaître le challenge de concilier les valeurs occidentales de tolérance et de respect de la différence avec les attitudes parfois légalistes, empreintes de préjugés, de sociétés patriarcales ». J’étais écœuré… Dans mon précédent job, j’avais deux musulmans dans mon équipe, dont une femme voilée. Je me félicitais chaque jour de leur présence.

« Engeance de vipères, comment pourriez-vous dire de bonnes choses, alors que vous êtes mauvais ? … »

Mais comment attendre un autre discours de la part d’un type comme lui ? Je sais à quelle profondeur le racisme s’enracine chez cet homme. Je n’écoute plus ses arguments ; quand il nous fait un de ses discours moralisateurs, je pense à autre chose.

« Car ce que dit la bouche, c’est ce qui déborde du cœur. »

Un jour, je le provoquerai, je le forcerai à exprimer le fond de sa pensée, et ce jour-là tout le monde saura qui il est vraiment. Je le confondrai, il n’y survivra pas.

« L’homme bon, de son bon trésor, retire de bonnes choses ; l’homme mauvais, de son mauvais trésor, retire de mauvaises choses. » 

Des personnes comme lui n’ont pas leur place dans une société tolérante et ouverte.

« Or je vous le dis : les hommes rendront compte au jour du jugement de toute parole sans portée qu’ils auront proférée. »

Sylvie : Gérard, écoute-toi ! tu as utilisé ses paroles, ou du moins la façon dont tu les interprétais, pour juger cet homme, et tu en as conclu qu’il était mauvais. Comme il est mauvais, tu juges tout ce qu’il dit sur base de cette image négative que tu as de lui. A leur tour, ses paroles renforcent tes préjugés contre lui. Tu es enfermé dans un cercle qui ne te laisse aucune chance d’accéder à sa part lumineuse. Tout le monde a une part lumineuse ! Tes préjugés, tes certitudes t’enferment autant qu’elles l’enferment lui.

« Car c’est d’après tes paroles que tu seras justifié, et c’est d’après tes paroles que tu seras condamné. »

Tu le juges d’après ses paroles, mais écoute les tiennes ! Quelle différence entre le mépris que tu perçois chez lui envers les musulmans, et le mépris que tu as pour lui ? Crois-tu qu’il ne le sente pas, et qu’il n’en souffre pas ? Pourquoi lui fais-tu, à lui, ce que tu ne veux pas qu’il fasse aux autres ?

Sors de ce cercle vicieux, Gérard, change ton regard sur cet homme.

Crédit photo : Pixabay, license CC0

La prière et la justice

“Pourquoi le monde est-il si violent ? C’est trop injuste !” (Calimero)

Textes :               Luc 18, 1-8
                               Luc 12, 57-59
                               Matthieu 5, 23-26
                               Jean 3, 17-18
                               1 Corinthiens 6, 7-8

Le juge inique, illustration in Christ's object lessons, Ellen Gould White

Mes nouveaux voisins avaient l’air charmants. Un couple sans enfants, la quarantaine. Moi j’ai soixante-dix ans passés, je suis veuve. Je vis dans une vieille maison de maître, un peu à l’écart de la rue. Eux, ils avaient fait construire une villa moderne, toute de murs blanc immaculé et de baies vitrées. Je ne peux pas dire que la vue de ce cube me réjouissait, mais j’en avais pris mon parti.

Voilà qu’un jour, je reçois un avis de plainte. Le tilleul, le vieux tilleul centenaire que j’aime tant, leur faisait de l’ombre. Ils réclamaient son abattage. Ce tilleul était là bien avant qu’on vende le terrain sur lequel ils ont fait construire leur maison ! Il était là quand ils ont visité les lieux, quand ils ont acheté, quand ils ont fait les plans, quand ils ont emménagé. Est-ce ma faute s’ils ont fait construire leur maison à l’ombre de mon arbre ?

J’étais sereine, je crois à la justice. Quand le juge a ordonné l’abattage du tilleul, c’est comme si la foudre avait réduit ma vie en cendres. Je n’ai pas accepté cette décision. J’ai fait semblant, j’ai tergiversé, j’ai temporisé. Le juge m’a astreint à payer mille euros d’amende par jour passé sans abattage de l’arbre. Je ne peux m’y résoudre, mais je ne peux plus rien faire pour m’y opposer. Bientôt la valeur de l’amende dépassera celle de ma maison.

Je me sens gagnée par la haine. Plus je constate mon impuissance, plus je les hais. Ils se pavanent dans leur jardin, de temps en temps je surprends leur regard tourné vers ma maison, ils sourient, ils prennent plaisir à mon malheur. Ils me piétinent, ils se moquent de moi. Quand paieront-ils pour leur méchanceté ?

Quelle injustice ! Seigneur, je n’ai plus que toi. Entends ma prière ! Pourquoi ne me réponds-tu pas ? Comment peux-tu tolérer une pareille ignominie ? Est-ce donc toujours le méchant qui gagne ? Rends moi justice contre mes adversaires !

Hier, l’huissier qui vient de temps en temps constater l’état du tilleul a sonné à ma porte. Je suis appréciée pour mon extrême civilité, quand il a demandé à me parler, je l’ai fait entrer. Je lui ai même proposé du thé. Il a accepté. Puis il m’a parlé en ces termes :

« Je sais que vous êtes dégoutée par ce jugement. Je n’ai pas le droit d’avoir un avis sur la question. Cependant, me permettez-vous de vous donner un conseil ? » J’ai dit oui, de la voix la plus froide dont je sois capable.

« Que vous abattiez ce tilleul ou non n’a aucune importance ». Là, j’ai sursauté, évidemment. C’était tellement énorme que je n’ai pas trouvé quoi répondre. Il en a profité pour reprendre :

« La justice de ce monde conduit trop souvent aux larmes et au sang. Essayez une autre justice. L’enjeu ici n’est pas le tilleul ; l’enjeu c’est vous. Vos voisins n’ont jamais considéré votre point de vue, jamais ils ne se sont souciés de vos sentiments. Ils vivent dans leurs désirs égoïstes : ils ont déjà leur sanction. Vous, ne vous laissez pas gagner par la haine, par le sentiment de vengeance. Pardonnez et aimez. Votre récompense dépassera largement les sacrifices que vous consentirez. »

Sur ce, il m’a saluée poliment et il est parti.

J’ai fait couper le tilleul. Après, j’ai écrit une lettre à mes voisins en leur demandant de pardonner mon attitude envers eux. Ils ont intercédé auprès du juge pour que je sois dispensée de l’amende. Hier, ils m’ont invitée à boire un café. Ils m’ont raconté leurs tentatives désespérées pour avoir un enfant, un chemin de souffrances et d’espoirs déçus qui a failli briser leur couple. J’ai pleuré avec eux.

Merci, Seigneur, d’avoir entendu ma prière.

Crédit photo : Wikimedia, Public Domain. Illustration in Christ's object lessons by White, Ellen Gould Harmon, 1827-1915 

 

L’indignation de Moïse

Dans lequel Moïse se lamente sur notre pauvre monde.

Texte :                  Le Coran, sourate 18, versets 60-82

Moïse était en recherche, étranger dans son propre pays. Un jour, il décida de consacrer sa vie à la cause de la paix, et il partit à l’Orient, dans un pays en guerre, pour soigner les blessés.

La vie était dure, le confort inexistant, le risque d’être pris dans les bombardements, quotidien, mais Moïse continuait inlassablement à soigner, à écouter, à consoler.

A force, il finit par maîtriser la langue du pays au point de pouvoir mener une conversation. Une femme lui raconta comment elle et sa famille avaient tout perdu en un jour, leur magasin, leur maison, leur voiture, le fruit de longues années de labeur. Moïse était révolté par tant d’injustice. La femme qui se tenait devant lui, très digne, était vêtue de haillons, ses enfants crasseux, elle n’avait plus rien à elle. Il lui fit part de la colère qui bouillait en lui.

La femme lui dit : « Allah donne et Allah reprend. C’est lorsque nous nous attachons aux choses que nous devenons violents et injustes. Les gens qui ont détruit ma maison l’ont fait parce qu’ils pensaient avoir quelque chose à perdre, quelque chose de grande valeur. A cause de ce mensonge, ils ont perdu ce qui avait réellement de la valeur pour eux. »

Un jour, on apporta un enfant couvert de sang. La réanimation échoua : l’enfant était mort de ses blessures. Devant ce visage angélique, devant l’innocence assassinée, quelque chose se brisa en Moïse. Il se retira dans un endroit discret pour pleurer et hurler sa rage.

Un imam, passant à proximité, entendit ses cris et s’approcha. Il dit à Moïse: « Tant que nous nous verrons les uns les autres comme impurs, infidèles, des enfants comme celui-ci mourront. Comprends, Moïse, que c’est là l’ordre des choses tel que voulu par Allah »

Moïse hurla : « Dieu a voulu cela ? »

L’imam répondit : « Tu n’as pas la patience. Ce n’est pas dans la paix et la prospérité que nous apprenons, mais dans les larmes et le sang. Tant que leur rage deviendra ta rage, le sang des innocents coulera. Chasse la haine de ton cœur. »

« Le tyran qui tue nos enfants est toléré par Allah parce qu’il représente la loi et l’ordre. Sans lui, ce pays sombrerait dans des violences bien pires encore. Ce n’est pas la volonté d’Allah, mais c’est la conséquence de notre aveuglement. Allah consolide les murs de l’ordre violent des humains parce que nous ne sommes pas prêts à déterrer le trésor qui se trouve dessous, et tant que nous ne serons pas prêts, ces murs nous protégeront de nous-mêmes. Ne réfléchis-tu donc pas ? C’est par sollicitude pour nous qu’Allah agit ainsi. »

« Il nous faut encore grandir pour pouvoir remplacer la violence par l’amour. Le jour venu, c’est nous qui abattrons ces murailles. Serait-ce au Maître de faire les travaux lourds ? Non, vraiment, c’est à ses ouvriers qu’Il délègue la tâche ».

Canaan ou la violence dissimulée (suite)

Petite méditation en deux parties sur la violence de la Bible et notre violence.

Deuxième partie : il y a ici plus que Salomon.

textes :         1 Roi 3, 16-28
                        Matthieu 15, 21-28
                        Marc 7, 24-30
                        Matthieu 12, 42

Antonio Molinari, Le jugement de Salomon.

Moi, Salomon, je suis un roi sage et rusé. Je connais l’âme humaine, et je sais les desseins de YHWH, mon Dieu. Toujours, mes frères et sœurs en humanité viennent à moi pour que je rende une justice humaine. Ainsi ces deux femmes qui se disputaient un enfant. Comment trancher ? Elles s’accusaient l’une l’autre d’avoir accidentellement tué leur fils, et d’avoir permuté ou tenté de permuter le cadavre avec l’enfant vivant de l’autre. Vous auriez dû entendre leurs accusations réciproques ! Parfaitement symétriques, évidemment. Impossible à départager, pas de témoin. Elles cherchaient à me faire plonger dans leur petit jeu, que je me laisse gagner par leur haine, par leur rivalité. Mais moi, j’ai tout de suite vu le cœur du problème. Leur ressentiment les avait toutes deux coupées de l’enfant, ce n’était plus un être vivant qu’elles se disputaient, mais un objet de désir, un objet sans vie. Plus d’amour chez ces mères, seulement de la convoitise. Pas question de rentrer dans leur jeu. Comment faire ?

Moi, Salomon, je suis un roi sage. J’ai pris le temps de réfléchir. J’ai prié, et rapidement je me suis coupé de la colère que m’inspirait leur prostitution. J’ai demandé à YHWH, mon Dieu, quelle était sa volonté, et il m’a répondu :

« Rends la vie à cet enfant. »

J’ai bien compris l’instruction, mais comment faire ? Comment sortir ces femmes de la prison de leur ressentiment ? Comment détacher les adversaires ? Je connais l’âme humaine, j’ai mesuré la profondeur des puits dans lesquels nous tombons lorsque nos relations deviennent haine, rivalité pour la possession des objets du monde. Pas question de plonger avec elles !

Et si je plongeais avec elles ? Si je jouais leur petit jeu pervers ? L’enfant est un objet convoité ? Soit ! Si c’est un objet, il peut être coupé en deux, et chacune repartira satisfaite. N’est-ce pas ce que ces deux femmes demandent ? Moi, Salomon, je suis un roi rusé. Je sais que pour sortir les humains de la prison de leur violence, il faut parfois pousser cette violence jusqu’à la rendre insupportable.

Qu’on m’apporte une épée ! J’ai tranché, je vais trancher. Alors, comme je l’espérais, la vraie mère est devenue toute blanche, elle tremblait comme une feuille, et elle a dit : “donne lui l’enfant qui est en vie, ne le fais pas mourir”. Moi, Salomon, je ne suis que le bras de Dieu, c’est cette femme, en vérité, qui a rendu la vie à cet enfant. 

Bien plus tard, un homme de ma descendance, nommé Yeshoua, s’est inspiré de ma justice. Une femme, une païenne, est venue à sa rencontre, et elle accusait sa fille d’être possédée par un démon. Comme si nous n’étions pas tous sous la coupe d’une légion de démons !  Tout le monde s’est extasié devant la sollicitude de cette femme envers sa pauvre fille atteinte d’un mal affligeant, mais Yeshoua est comme moi : sage et rusé. Il a tout de suite vu que ce qui motivait la démarche de cette femme, c’était le ressentiment. Ma fille est possédée ! Je ne la supporte plus. Viens lui dire qu’elle doit plier devant moi, se soumettre. Moi, je suis pure ! Moi, je détiens la vérité.

La violence, toujours, commence par la diabolisation de l’Autre.

Notre aveuglement me stupéfie. Il n’existe pas une famille au monde qui ne soit divisée, pas une famille où le ressentiment ne vienne étouffer l’amour, mais nous sommes incapables de le reconnaître. Ainsi, nous mettons la vertu là où il y a péché, et le péché, bien souvent, là où l’amour cherche à grandir.

Yeshoua est un homme sage et rusé, et il connaît les desseins de Dieu. Il lui a fallu bien moins longtemps que moi pour entendre la volonté de son Père, comme s’il était constamment en prière, comme si JHWH, notre Dieu, vivait dans son esprit.

« Rends la vie à cette enfant ».

Yeshoua a fait comme moi, il a joué le jeu pervers de cette femme, en amplifiant sa violence. Il lui a opposé un silence pesant. Il lui a dit qu’elle n’était pas digne de son attention. Finalement, il l’a même traitée de chienne ! Je suis fier, tellement fier, d’avoir inspiré cet homme. Pourtant, j’ai le sentiment que je ne suis pas digne de lacer ses chaussures.

Nous, les humains, nous sommes des spécialistes de la dissimulation de la violence. La violence est hideuse, mais nous la parons de vêtements splendides, nous la maquillons, nous lui donnons l’apparence de la vertu. Nous glorifions le guerrier homicide. Nous admirons le puissant et jalousons le riche, bien qu’ils mettent leur puissance et leurs biens au service de l’injustice. Nous pensons que pour survivre, il faut être le plus fort, dominer l’Autre. Aveugles !

Comme la mère prostituée, cette femme païenne a vu la réalité de sa relation avec sa fille. Elle a compris qu’elle avait le choix : rester, elle et sa fille, enfermées dans leur relation toxique, ou faire le pas de foi, pardonner et aimer. Comme la mère prostituée, elle a fait le bon choix, le choix de l’amour ! Et tant pis si nous, les handicapés du cœur, nous ne sommes capables de donner que des miettes. Ça suffit !

Et l’enfant a repris vie.

On pourrait croire que Yeshoua n’est qu’un de mes disciples, puisqu’il a imité ma ruse, mais si vous lisez attentivement les témoignages de ses compagnons de route, vous verrez que dans la vie et les actes de Yeshoua, il y a plus que Salomon.

Crédit photo : wikimedia, domaine public

Canaan ou la violence dissimulée

Petite méditation en deux parties sur la violence de la Bible et notre violence.
Première partie : Maudit soit Canaan !

textes :         Genèse 9, 18-28

La dérision de Noé.

La dérision de Noé, Giovanni Bellini, Musée des Beaux-Arts de Besançon

Je m’appelle Japhet. Je suis le fils cadet de Noé. J’ai enterré mon père il y a quelques années, il avait 350 ans. Inutile de dire que je ne suis plus très jeune moi-même… Pour les quelques années qu’il me reste à vivre, je jouis de la sagesse que me procure le grand âge et je fais le bilan de ma vie.

Il est un épisode de cette vie d’homme qui me pèse, aussi je voudrais m’en ouvrir à vous.

J’aime Noé, mon père, le patriarche aimé de Dieu, qui par sa droiture nous a évité le déluge là où tous les autres succombaient. Mais je vois aussi à présent que comme tout être humain, il était lumière et obscurité.

Il y avait pris goût, à son statut de patriarche ! Il s’était confectionné le vêtement d’autorité et de sagesse qui asseyait son pouvoir. Il se posait en gardien de la morale, il était devenu inaccessible. J’ai souffert de la froideur et de la distance qu’il mettait entre nous. En même temps, j’étais tellement fier de lui !

Un jour, mon frère Cham est venu nous voir, mon frère ainé Sem et moi, et il avait le visage décomposé. Il a prétendu avoir surpris notre père saoul comme une barrique, vomissant son vin et proférant des insanités. Evidemment, Sem et moi n’en avons pas cru un mot, et Sem, furieux, a giflé Cham de toutes ses forces. Ensuite, nous sommes allés rapporter ses paroles à Noé.

La colère de Noé ! Jamais auparavant je ne l’avais vu dans une telle rage. Il a fait venir Cham et il l’a humilié, il l’a giflé, il l’a maudit, et de ce jour Cham était astreint aux corvées les plus dégradantes, il mangeait avec les serviteurs et père ne lui adressait plus la parole. Nous non plus.

C’est peu après la mort de Noé que la vérité m’est apparue. J’avais tellement idéalisé mon père que je ne pouvais même pas imaginer qu’il se soit saoulé. Avec le recul, je me souvenais de certains soirs où il rentrait à la maison d’une démarche mal assurée, les yeux rouges, et il allait se coucher sans parler à personne. La réalité m’a rejoint brutalement. Cham avait dit la vérité ! Sem et moi l’avions rejetée de tout notre corps et de tout notre esprit parce qu’elle était trop laide, elle brisait en mille morceaux notre monde si rassurant. A reculons, nous avions recouvert la nudité de notre père d’un manteau pour ne pas la voir.

J’étais, moi, couvert de honte à l’évocation de ces souvenirs douloureux. J’ai eu envie de prendre mon frère Cham dans mes bras et de lui demander pardon. Mais c’était trop tard. Cham a fini par quitter la famille et il est allé fonder la sienne plus loin au sud. Entre les deux clans, que de haine, que de sang ! Tous, au lieu d’écouter notre cœur, nous avons semé les graines de la haine et de la vengeance, et elles ont poussé et se sont répandues sur la planète entière. Mon frère Cham est mort il y a dix ans. C’est trop tard.

Crédit photo : wikimedia, domaine public.

Les marchands du Temple

Dans lequel un homme tente de se défendre des accusations portées contre lui sans faire de concessions. Pas facile !

Textes :               Marc 11, 15-19
                               Matthieu 21, 12-17
                               Luc 19, 45-47
                               Jean 2, 13-22
                               Apocalypse 18, 11-17

Lucas Giordano, l’expulsion des marchands du Temple, Musée de l’Ermitage

« Ne joue pas leur jeu », me dit une voix venue de mes profondeurs. « Ils croient défendre le droit et la justice, mais en réalité ils sont tous complice de la corruption que tu as dénoncée. Y compris ton avocat. »

Justement, voilà que mon avocat se lève pour interrompre le procureur. Scandale ! Le président lui enjoint de se taire, et mon avocat se rassied d’un air faussement contrit, en présentant ses excuses, mais en attendant il a passé son message, il a fait son petit effet. Compte tenu de la présence massive des médias dans la salle, c’est bien joué. Mais quelle hypocrisie ! De part et d’autre on joue l’émotion, la vertu outragée, l’irrépressible indignation, alors que tout est calculé, prémédité…

« Quand ce sera à toi de parler », me dit la petite voix, « abstiens-toi de jouer la comédie. »

Mon avocat a réussi à me convaincre de jouer à fond la carte du militant engagé, de l’activiste radical. Je ne suis pourtant affilié à aucun parti, et je n’ai pas l’âme d’un Che Guevara. Si j’ai fait parvenir ce listing à la presse, c’est parce que je suis convaincu que le temps est venu de dénoncer les magouilles, les secrets honteux. On dit partout que je hais le système, mais ce n’est pas vrai. Je n’ai rien contre les banques en général, ni contre celle où je travaillais en particulier. J’ai essayé de dire que toute institution humaine comporte une part lumineuse et une part sombre, et que nous avons le devoir, non pas de condamner sans nuance, mais d’exposer la part sombre ; c’est, à mon sens, la seule manière de donner à chacun l’occasion de rejeter l’injustice, de choisir en conscience comme je l’ai fait.

« Quand ce sera à toi de parler, dis ta vérité, pas celle des autres. »

J’ai accepté de jouer le jeu par peur, je m’en rends compte à présent, au deuxième jour de mon procès. Je risque gros : une amende qui m’endettera à vie, et peut-être de la prison.

« N’aie pas peur. Si tu parles avec justice, tu seras jugé avec justice. Sans doute pas par ce tribunal, il est vrai… »

L’avocate de la partie civile commente le contrat de travail que j’ai signé. Elle insiste évidemment sur les clauses de confidentialité. A l’entendre, j’ai rompu un pacte sacré en ignorant l’interdiction de divulguer toute information propriétaire. Elle démontre sans peine que les fichiers clients que j’ai rendu public font partie de ces informations. Elle fait ensuite référence à la loi récente qui pénalise mes actes. La loi qui protège les magouilles… Votée sans état d’âme par un parlement « représentatif du peuple ». Mon avocat, je lui fais confiance, se chargera de hurler à la loi liberticide, inique, mafieuse, et à la corruption des politiciens. Moi, je réalise qu’elle a raison : j’ai trahi la confiance qu’on m’accordait. Je mérite une sanction.

« Reconnais ta part d’obscurité, reconnais la colère qui t’a fait agir. Dis que tu acceptes de porter cette faute, que tu en prends l’entière responsabilité. Dis, même s’ils n’ont pas l’intelligence pour comprendre ces mots, qu’ « il est nécessaire que tu sois compté parmi les criminels ». »

Tel que ce procès se déroule – mais pouvait-il se dérouler autrement ? – la sentence sera, d’une manière ou d’une autre, injuste. Tout dépend de quel côté penchera la balance. Si elle penche du côté des nombreux sympathisants à ma cause, des plaidoyers enflammés dans la presse progressiste, des appels à la clémence sur les réseaux sociaux, alors ils m’acquitteront par peur. Je décèle une grande prudence du côté de la partie civile. Ils sont coincés : s’ils s’acharnent sur moi, leur image basculera de celle d’un établissement respecté, ayant pignon sur rue, à celle d’un repaire de brigands cyniques et brutaux. S’ils me traitent avec indulgence, qui hésitera encore à dénoncer leurs pratiques immorales ? Ils soupèsent, ils évaluent, ils calculent pour trouver le juste équilibre entre le pardon et le lynchage. Pas pour la justice : pour défendre au mieux leurs intérêts.

« Ne calcule pas, ne négocie pas, fais ce qui est juste ».

Si la balance penche du côté de l’ordre violent et injuste qui mène le monde, s’ils sentent que le bon peuple préfère préserver le rendement de ses placements financiers plutôt que de voir la laide réalité exposée, ils n’auront aucune indulgence. Vraiment aucune, je ne me fais là-dessus aucune illusion.

« Peu importe. Tu as déjà fait ce que tu avais à faire. D’une manière ou d’une autre, l’injustice sera exposée. C’est bien cela que tu voulais, non ? Ou alors, devenir célèbre et admiré de tous ? »

Je réalise que ma voix intérieure a raison. Tout est ainsi que cela doit être. Je ne parlerai pas, ni ne tenterai de faire taire mon avocat. Ce qui devait être dit a été dit, ce qui devait être exposé a été exposé, et aucune sentence ne peut l’effacer, ni y ajouter quoi que ce soit, ni y retrancher. Le vrai procès, à présent, se déroule dans les cœurs et dans les esprits.

Le règne des marchands touche à sa fin. En moi, il a déjà été aboli.

Crédit photo : Wikimedia, domaine public

Introduction

14Bienvenu sur le blog Écritures et Violence, ma petite pierre à l’édification d’un monde débarrassé de la plaie qui l’enlaidit : notre violence. A travers des histoires courtes, des contes, des poèmes, plus rarement des interprétations plus doctes, je me laisse guider par la Bible et le Coran, sources d’inspiration qui ne sont pas près de tarir.

Que les païens, les mécréants et autres infidèles ne s’enfuient pas pour autant. Certaines histoires tiennent toutes seules, et je ne fais pas de prosélytisme. D’autres font explicitement référence aux textes bibliques et coraniques. Si ça vous dérange, sautez, il n’y a pas de mal.

Ô vous les croyants, je ne saurais trop vous conseiller de lire les passages référencés en début de texte avant de lire l’histoire. Et peut-être de les relire après, si ça vous titille. Mes modestes écrits ont la prétentieuse ambition de jeter, parfois, un éclairage original sur des versets souvent choquants, perturbants, sans oublier bien sûr qu’au départ, ce sont ces versets qui éclairent l’histoire.

Ainsi en va-t-il de nos vies, qui, lorsque nous arrivons à les épurer de la violence, donnent sens à ces textes, comme ces textes donnent sens à nos vies.

En cliquant sur les références aux passages bibliques ou coraniques, vous serez dirigés vers une version en ligne. Libre à vous, bien entendu, de choisir une autre source, une autre traduction. Les extraits de la Bible sont tirés de la TOB (Alliance Biblique Française) et les extraits du Coran, du site http://www.coran-en-ligne.com, sauf mention contraire.

Bonne lecture !

Hervé van Baren